D’abord, je recouvrais de peinture blanche les pages de différents journaux et ne conservais que les prénoms féminins.
Le livre ne pouvait plus se feuilleter, mais je trouais le papier afin de rendre visible tous les noms à sa surface.
Toutes ces femmes se côtoyaient, mais chacune était isolée dans son cadre de gesso. « Vaut mieux être seul(e) que mal accompagné(e) », je n’y ai pas cru et je les ai alors unies à un métier ou à un adjectif ou à un statut social issus de différents romans et magazines.
Je m’appropriais des mots trouvés et je les « dispositionnais » à ma guise. C’était au printemps 2009.
L’ensemble était stratifié, fragile et poétique, dominé par le blanc… c’était beau, je pense que ça « marchait », mais je n’étais pas certaine de la présentation à choisir : sur un socle, sur le mur, par terre, de dos dans le noir… il manquait quelque chose?
J’ai laissé reposer, un an. Puis, j’ai recommencé.
Parce que je trouvais l’effet général trop sage, trop blanc et surtout trop homogène, j’ai entrepris de les marier aux débarbouillettes montées sur faux cadre sur lesquelles j’apposais des poèmes de mon cru.
Sont alors nés ces polyptiques hybrides et bricolés. C’était fin 2010.
Début 2011, j’en présentais six dans l’exposition « Bienvenue aux dames et à leurs rats de bibliothèque », dont Quatuor incongru : blanc, strie, guenon, poésie.
Vous avez peut-être vu sa nouvelle (et définitive) version aux mois de septembre et d’octobre 2011 lors de sa présentation dans l’exposition « Le livre imaginé 2.0 » à La librairie Monet. Vous aurez pu constater qu’elle avait de nouveau évolué. Parce que sans être mauvais, l’accompagnement n’était pas à point : les expérimentations n’étaient pas terminées, car le couple ne semblaient pas encore complet.
J’avais écrit la plus grosse partie de ce micro texte fin juillet, début août 2011. Je fais quelques retouches au texte janvier 2012, mais l’œuvre n’en a plus besoin depuis septembre.